Les mots et la pensée

Penser est devenu fondamental - Scott Peck - Un petit âne sur la route

Les peuples anciens pensaient que c’étaient les Dieux qui distribuaient les qualités et les défauts, à la naissance. De nos jours, nous parlons de transmission génétique de traits de caractère.

Donc, nous héritons d’un capital intellectuel génétique à la naissance, mais nous savons, aujourd’hui, que ces caractéristiques initiales, seront très sensiblement modifiées, d’une part par les influences éducatives et d’autre part, par notre évolution personnelle.

L’individu que nous sommes dépend donc, en grande partie, de notre éducation parentale, puis personnelle : Nous sommes, pour partie, ce que nous voulons être.

Notre volonté, notre curiosité, notre goût d’apprendre et nos efforts consentis sont déterminants dans la constitution de notre personnalité.

Il est deux domaines remarquables qui influencent directement notre évolution.

  • Le bon usage de la langue qui détermine notre qualité de communication,
  • Notre capacité à raisonner qui détermine nos actions.

Il est donc essentiel de porter attention à ces deux domaines, si l’on souhaite légitimement conduire sa vie dans les meilleures conditions possibles.

Le bon usage des mots :

La bonne pratique de la langue passe par le bon usage des mots. Pour cela il existe un outil à la portée de tous : le dictionnaire. L’usage de cet outil pratique et commun dépendra essentiellement de notre volonté à bien l’utiliser. Cela nous offrira une communication de qualité, dont nous tirerons un profit significatif dans nos échanges, et dans notre enrichissement personnel.

Lire est le premier moyen d’améliorer notre langage. Parler est le second et enfin écrire encourage à la pratique plus rigoureuse du bon usage des mots.

Notre langue est particulièrement riche en vocabulaire, et très précise pour exprimer sa pensée. Elle permet, à travers son vocabulaire et ses expressions idiomatiques, de décrire précisément les expériences du réel et du monde des idées.

Savez-vous que si le Petit Robert compte 60 000 mots, la plupart des Français n’utilisent qu’entre 3000 et 5 000. Cela laisse imaginer le parcours à faire pour un bon usage du langage.

De cette différence, dépendra la finesse de l’expression de notre raisonnement et de notre capacité à exprimer précisément nos pensées. C’est ainsi que la précision de notre pensée, déterminant notre raisonnement, sera étroitement liée à la précision de notre langage. Notre raisonnement détermine nos choix et nos actions, qui influencent concrètement notre qualité de vie. Donc, pour bien penser, il convient de porter attention à l’usage de la langue.

Mais cela n’y suffit pas.

La qualité du raisonnement :

Toute notre vie en dépend. Ainsi le parcours de chacun dépend essentiellement de la plus ou moins bonne qualité de son raisonnement. Deux personnes, dotés de qualités de caractère initialement identiques, auront chacune des parcours de vie, qualitativement très différents en fonction de la qualité de leur raisonnement.

Et pourtant peu de gens portent une attention à cette discipline. Par facilité, ils préfèrent imputer les difficultés rencontrées au hasard ou aux autres, sans jamais admettre ou comprendre que leurs souffrances et leurs échecs, ne tiennent qu’à eux-mêmes.

Si dans la vie, chacun d’entre nous peut déterminer ses envies principales, et se fixer ses propres objectifs, la différence se fera dans le constat de réaliser ces envies ou d’atteindre ces objectifs. C’est cela qui nous rendra plus ou moins équilibré et plus ou moins heureux. Voilà ou réside l’importance de s’inquiéter de la qualité de son raisonnement. 

Nos sentiments, nos perceptions, nos ressentis, sont des valeurs trop circonstancielles et aléatoires, fruit du désordre naturel de notre cerveau. Faire nos choix, prendre nos décisions, sur ces seuls éléments, c’est prendre le risque de naviguer au grès du vent, sans jamais, où presque jamais, atteindre le rivage souhaité. C’est aussi l’occasion de se complaire dans son insatisfaction permanente. Si dans une même société humaine, les objectifs de chacun sont souvent proches et visent le bonheur et le bien-être, les disparités de résultats sont importantes : compter sur le hasard de la chance est fortement risqué, s’appliquer à bien réfléchir par un raisonnement bien construit est la meilleure assurance d’atteindre ces objectifs.

Quelle méthode ?

Dans le domaine de la pensée, notre pire ennemie est souvent nous-même. Nous croyons souvent ce que nous voulons croire, pas ce que l’évidence nous conduirait à croire. Aller au-delà des apparences, nécessite plus d’efforts et plus de détermination, dans la quête de la compréhension.

Le verbe « raisonner » est tiré du mot « raison », « ratio », raison en latin. La connaissance discursive fait donc appel à la raison. 

Il s’agit en fait, de notre faculté d’analyser le réel, de percevoir les relations entre les êtres, les rapports entre les objets, présents ou non, de comprendre les faits par l’ensemble des arguments issu de notre réflexion. Le but sera de se convaincre ou de démontrer, par une suite de propositions liées les unes aux autres, selon des principes logiques, et organisés de manière à aboutir à une conclusion.

Avoir l’esprit d’analyse signifie avoir la capacité de réfléchir et de faire montre de logique et de jugement face à des décisions, de même que d’évaluer des problèmes ou des situations en faisant les recherches nécessaires et en analysant les différentes composantes.

Pour être efficace, il convient d’intégrer une méthodologie de pensée qui consiste en l’intégration d’une approche rationnelle des sujets de réflexion ou d’étude. Un peu comme la mise en place d’un logiciel qui nécessitera cependant des mises à jour régulières. En effet, parfois sous la contrainte de la rapidité d’exécution ou le feu de l’action il nous sera bien utile d’avoir intégré préalablement une méthode de déroulement de ses pensées.

Pour construire solide, il faut de bonnes fondations et ce travail préparatoire est également nécessaire à la construction de nos pensées. Une bonne façon d’opérer est de savoir pourquoi on sait, ce que l’on sait. Ces certitudes acquises permettent ainsi d’élaborer nos pensées sur une base solide. Une bonne façon d’opérer est de construire ces idées de bases par l’élimination progressive de nos doutes. A partir d’une idée pressentie, on apporte la contradiction systématique qui permet de valider ou d’invalider le raisonnement. Partir du principe d’humilité, qu’une idée qui surgit n’est ni bonne, ni mauvaise et qu’elle mérite cet examen attentif, permet d’obtenir la certitude, en classant cette idée comme valide.   

Ce travail préparatoire doit se faire « à froid », c’est-à-dire sans pression particulière qui pourrait troubler le résultat. De même en réponse à un message ressenti comme agressif, il faut se méfier de notre réponse instinctive qui risque d’être contre-productive, car il ne satisfait que notre seule envie de répondre agressivement. Ecrivez votre réponse, laisser reposer quelques heures, et c’est là qu’en relisant, vous vous apercevrez de sa médiocrité.

En pratiquant ces exercices régulièrement, vous découvrirez combien s’installe en vous cette faculté à la clairvoyance dans la vérité, et le profit considérable que vous en ferez, par des raisonnement justes et équilibrés qui détermineront la qualité de vos actions.

L’objet d’un raisonnement à moins de valeur que la manière de raisonner : vous n’avez pas raison ou tort parce que d’autres sont d’accord avec vous. Vous avez raison parce que vos faits sont exacts et votre raisonnement est juste.

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