De notre ami Alain, cafouillage sans bafouillage.

Voilà un an déjà que notre bien-aimé président – que les dieux lui accordent longue vie pour nous mener vers la Vérité dans ce monde obscurantiste – donc, notre président, lors d’un discours dans la petite lucarne, nous a informés que nous étions en guerre. Debout, au garde à vous, je buvais les paroles aux accents gaulliens de Celui qui allait, d’un air martial, nous mener vers la victoire finale.
Depuis, après mûres réflexions, je suis retourné m’avachir dans mon canapé car finalement en lieu et place d’un généralissime, j’ai découvert un Paul Reynaud qui, à la veille du conflit martelait « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ! ». On connait la suite : les Français du nord sont partis en masse se confiner vers le sud…
Par pure charité chrétienne, je ne reviendrai pas sur les différents rebondissements qui ont émaillé cette campagne… et plongé dans des abîmes de perplexité nos compatriotes.
Après un confinement confiné à l’intérieur, nous voici avec un confinement confiné à l’extérieur ; c’est la ligne Maginot à l’envers ; ce changement fondamental va prendre à contre-pied notre ennemi et le déboussoler. Et pour mieux l’enfumer nous fermons les commerces de chaussures mais laissons les animaleries ouvertes. C’est très fort ! Certes, reconnaissons-le, l’intendance ne suit pas toujours et la nouvelle attestation usine à gaz le démontre amplement. Mais rapidement, et dans sa grande sagesse, notre gouvernement l’annule… mais enfin pas tout à fait… Quoique… Le mieux est de suivre les conseils du porte-parole du gouvernement qui vous renseignera utilement. (Petit aparté concernant ce dernier : voilà un garçon que j’admire ! Il est jeune, beau, grand, soigné de sa personne et surtout fascinant dans cet exercice qui consiste à parler longtemps pour ne rien dire).
Je vous entends d’ici me déclarer que d’autres pays connaissent des difficultés. Allons, soyons sérieux, elles sont sans commune mesure avec les nôtres, car nous Monsieur – ou Madame – nous avons un passé plus que millénaire dans le cafouillage de l’Administration. Nous, nous ne cafouillons pas n’importe comment ; nous planifions, organisons, constituons d’une manière méthodique un cafouillage exemplaire que le monde entier, les yeux rivés sur nous, nous envie. Et surtout, notre force et de gérer cette situation dans chaque strate de décision, indépendamment les unes des autres, permettant ainsi à chacun, après ouverture de son parapluie, de se protéger des éventuelles retombées qui viendraient perturber le bon déroulement de son action dévastatrice.
Alors, Française, Français, je vous le dis : gardez confiance, le grand cafouillage est en marche !

Excellent, le papier d’Alain « cafouillage » . C’est si vrai.
Le bloc-notes de François Mauriac que je suis entrain de relire va jalouser !!!
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