Plan de relance Joe Biden, attention danger !

Avec un plan de relance à 1900 milliards de dollars, soit environ cinq fois plus important (ramené en nombre d’habitants) que celui de l’Union Européenne, les Etats-Unis vont « booster » leur consommation intérieure et ainsi soutenir leur croissance de l’ordre de 7 %.

Ce stimulus du gouvernement américain, a reçu les louanges de bon nombre de personnalités, y compris en Europe. Mais, à y regarder de plus près, cette apparente bonne nouvelle, n’est certainement pas si bonne qu’il y paraît.

En effet, on sait que la part d’aide réservée à la population américaine se retrouve en placements boursiers pour environ 40 % et en dépenses de consommation pour 60 %.
Cela implique que cet investissement boursier surnaturel, crée la formation de bulles spéculatives dangereuses, tout en creusant les inégalités. Pour la part reconvertie en dépense de consommation, cet apport d’argent frais, sans contrepartie, risque fortement de créer une poussée inflationniste et une hausse des taux d’intérêts à long terme.

Deux mauvaises nouvelles très dangereuses pour l’Europe, qui de plus, ne bénéficiera que faiblement de l’augmentation de ses exportations vers les USA, contrairement à la Chine.

Pour la France, par exemple, on peut estimer que cette hausse de la consommation américaine rapportera environ 10 milliards de dollars d’exportations supplémentaires, essentiellement ciblées sur la machinerie, l’industrie pharmaceutique, les boissons alcoolisées et les équipements de transport. Mais, une hausse de 0,5% des taux d’intérêts annulerait cet avantage.

A l’inverse d’une bonne inflation liée à la bonne santé économique d’un pays, générant une forte croissance avec un chômage faible, une mauvaise inflation peut être déclenchée par une surabondance d’argent « fictif ». Les prix augmentent, les emplois et les salaires ne suivent pas, et les ménages subissent un appauvrissement, par baisse de leur pouvoir d’achat.

Dès lors, les pays qui ont déjà retrouvé le chemin de la croissance durablement soutenue (tels que la Chine, les Etats-Unis ou encore l’Inde) pourront affronter ce choc inflationniste, sans trop de difficultés. En revanche, pour ceux qui restent coincés dans la croissance molle, tels que la France et l’ensemble de la zone euro, la résurgence de l’inflation sera bien plus difficile à supporter, et limitera inévitablement l’allure de la reprise.
Encore plus grave, l’aggravation de l’inflation va aussi susciter une augmentation des taux d’intérêts des dettes publiques, mais aussi des crédits dans tous les domaines : consommation, immobilier, investissement des entreprises.
Dans ce cadre, les châteaux de cartes du « quoi qu’il en coûte » et des bulles financières en tout genre qui reposent justement sur la faiblesse des taux d’intérêts des obligations d’Etat, ne tarderont pas à s’effondrer avec pertes et fracas.

En effet, si l’inflation dépasse durablement les 2,5%, les taux d’intérêts des obligations d’Etat vont augmenter d’au moins 1,5 point. Ce qui s’apparentera à un krach obligataire. Dans ce cadre, les taux d’intérêts des crédits se tendront d’au moins 2 points. Ce qui affaiblira l’activité économique, dégonflera la bulle immobilière (en particulier en France), accroîtra le chômage, les déficits et la dette, et donc relancera encore à la hausse les taux d’intérêts des obligations d’Etat. Compte tenu de la survalorisation des marchés actions, un krach boursier devrait également se produire, affaiblissant encore l’activité économique, ce qui finira alors certainement, par apaiser les tensions sur les matières premières et donc sur l’inflation.

La résurgence des dangers inflationnistes devrait donc être temporaire, ce qui ne l’empêchera cependant pas de causer de nombreux dégâts, en particulier dans les pays économiquement fragiles et surendettés tels que notre « douce France ».

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