
Je suis né en 1951, j’ai donc aujourd’hui 70 ans et j’ai l’impression d’avoir vécu la meilleure période de vie, qui n’ait jamais existé.
Je me demande bien quelles pourraient être les raisons objectives de penser autrement et pourtant je constate, que beaucoup de mes concitoyens, du même âge, de même milieu, pensent différemment.
Je n’ai pas eu ni à participer et ni à supporter aucune guerre, né après 1945 et trop jeune pour être enrôlé dans le conflit Algérien.
J’ai bénéficié d’une évolution constante, de la qualité de ma vie économique et quotidienne.
J’ai profité d’une éducation de qualité grâce à des parents équilibrés, aimants et assez rigoureux.
Mon sentiment de liberté et de sécurité n’a cessé objectivement de croître, ainsi que le temps affecté à mes loisirs, ce qui m’a permis de développer, une vie familiale de qualité, ainsi que des relations amicales soutenues.
Je n’ai eu à supporter, pour l’essentiel, que les pressions que j’ai bien voulu m’imposer et les difficultés que j’ai eu à les surmonter ont étés globalement le fruit de mes erreurs, sans injustices particulières.
J’avais 20 ans en 1970, et j’ai trouvé cette période d’entrée dans la vie active propice à l’aventure économique, grâce à un environnement suffisamment sécurisé, mais pas encore trop contraint.
Le plein emploi entretenait notre enthousiasme.
J’ai donc usé de la possibilité de créer, de travailler, de voyager, plus tard de m’expatrier.
J’ai certes, beaucoup cotisé, pour une retraite raisonnable, mais en ayant la satisfaction de mon adhésion et de ma participation au partage de l’effort de la répartition.
Un encadrement social de qualité m’a permis d’élever des enfants dans les meilleures conditions qui soient, en bénéficiant également, pour eux, d’un système éducatif cohérent.
J’ai pleinement profité des bienfaits de liberté, de libre expression et de pensées apportées par le siècle des lumières, avec la pleine possibilité d’apprendre, de réfléchir et donc d’évoluer intellectuellement, en fonction de mes propres capacités, sans contraintes sociales ou dogmatiques.
J’ai bénéficié d’un environnement de soins en perpétuelle évolution qui a contribué à permettre que mon temps de vie s’allonge.
A regarder notre histoire passée, à imaginer notre avenir probable, je pense qu’un tel cumul de circonstances favorables, fut une bénédiction. J’ai donc le sentiment d’avoir été là où il fallait être, au moment où il fallait y être.
Je suis d’autant plus sûr de la vérité de ce constat, que l’avenir me paraît, pour le moins, plus incertain, plus fragile et plus instable.