
Chacun sait que la France est un pays fortement endetté et que cela pose un problème de budget car, chaque année, il faut trouver beaucoup d’argent pour rembourser cette dette et aussi payer les intérêts. Il faut donc lever plus d’impôts ou bien réduire ses autres dépenses, ce qui n’est pas facile à faire.
Mais alors, pourquoi ne pas faire marcher la planche à billets en imprimant la monnaie nécessaire ?
Il y a deux bonnes raisons de ne pas le faire : Cela ne sert à rien et génère, par ailleurs, un problème.
Cela ne sert à rien :
L’ensemble des monnaies, (billets, pièces, dépôts en banque, titres et créances) en circulation en France constitue ce que l’on appelle « La masse monétaire française ». (+/- 2.220 milliards d’euros en 2019)
La totalité de ce que la France peut fabriquer, en produits et services, en une année correspond au PIB (Produit Intérieur Brut). (+/- 2.500 milliards d’euros en 2019).
Ce qui détermine la valeur d’une monnaie est la quantité de produits que l’on peut acheter avec cette monnaie.
Donc, si on divise la masse monétaire française par le PIB français, on obtient la valeur de l’euro en France : C’est-à-dire ce que l’on peut acheter avec 1 euro. (Exemple : 1 baguette de pain coûte 1 euros)
Si on fait marcher la planche à billet sans contrepartie, on augmenta alors la quantité de monnaie, sans augmenter pour autant ce que l’on produit, donc sans augmenter le PIB. Il en découle que la même division (Masse monétaire : PIB) fera baisser la valeur de la monnaie. Dans ce cas il faut plus de monnaie pour acheter la même quantité de produit. La baguette de pain qui coûtait 1 euro hier, coûte 1,20 euros aujourd’hui.
Il en résulte que fabriquer de la monnaie pour payer ces dettes ne sert à rien car plus on en fabrique, plus elle perd de sa valeur.
Cela crée de l’inflation :
Une situation d’inflation est une situation où les prix augmentent rapidement car la monnaie perd chaque jour un peu de sa valeur en pouvoir d’achat.
On peut entrer alors dans une situation de « spirale d’inflation ». En effet, comme avec la même somme d’argent que hier, on peut moins acheter aujourd’hui, cela crée une baisse de pouvoir d’achat que l’on compense avec des hausses de salaires qui elles-mêmes, à nouveau, engendrent une hausse des prix (car dans le prix de fabrication d’un produit sont compris les salaires pour le fabriquer), donc de nouvelles hausses de salaires qui augmentent encore les prix, ainsi de suite………. Il devient alors difficile d’arrêter cette spirale d’inflation.
Ainsi, en 1919, l’Allemagne ayant perdu la guerre, les alliés ont exigé, par le Traité de Versailles, que l’Allemagne rembourse les dégâts et pertes qu’elle avait occasionnée : La somme colossale de132 milliards de marks lui a été réclamée. Dans l’impossibilité de payer un tel montant, l’Allemagne a donc décidé d’imprimer massivement des marks, et cela a créé une spectaculaire spirale d’inflation, à tel point qu’il fallait véritablement une brouette de marks pour payer une simple miche de pain. En Juillet 1922, 1 dollar US valait déjà 420 marks, mais en Juillet 1923, 1 dollar US valait 760.000 marks ! Voyez les dégâts. Jusqu’au point ou le prix d’impression des billets coutait plus que la valeur même des billets. A cette époque, les Allemands tapissaient leur salon avec des billets de banque, moins chers que la tapisserie habituelle.
Et pourtant, on imprime tous les jours beaucoup de billets.
La fabrication de monnaie ne pose pas de problème de dévaluation de la monnaie si elle est réalisée en contre partie équivalente d’une valeur de production : Dans ce cas le PIB augmente en même temps que la quantité de monnaie et le résultat de la division PIB/Masse monétaire, est le même. La valeur de la monnaie ne se dévalue pas.
C’est ainsi, que lorsque vous empruntez une somme, en signant un crédit, votre banque crée de la monnaie pour le montant de votre crédit, mais votre crédit est compris dans le PIB parce qu’il correspond à une véritable valeur d’engagement de remboursement, donc une valeur à prendre en considération. Et quand vous remboursez votre crédit, il y a systématiquement destruction de la même valeur de monnaie. Dans ce cas la masse monétaire se réduit, mais le montant de votre engagement aussi, donc le PIB aussi. L’équilibre est maintenu et la monnaie reste stable. On ne peut donc imprimer de la monnaie que s’il y a parallèlement une création de production de richesse.