
Une bonne compréhension de l’impôt :
Les bonnes réformes fiscales n’appartiennent ni à la gauche, ni à la droite. Elles appartiennent au bon sens et à l’efficacité.
L’intelligence fiscale commence par une prise de conscience : l’unique objectif de l’impôt est de générer un maximum de ressources.
Le taux maximal d’imposition est celui au-delà duquel la perte des recettes est supérieure au gain : L’impôt minimum est l’impôt maximum, ni plus, ni moins.
La seule bonne question est de savoir jusqu’au ne pas aller trop loin ? L’Etat doit s’attacher à faire croître ses recettes fiscales avec autant d’attention qu’une entreprise veille à augmenter son chiffre d’affaires.
L’IMPOT MINIMUM EST L’IMPOT MAXIMUM : NI PLUS, NI MOINS.
Quelle entreprise aurait idée de proposer un produit répulsif, particulièrement difficile à acheter, ressentit comme punitif, que l’on achètera sans en connaitre vraiment le prix qui ne serait définitivement fixer que lors du paiement à la livraison.
A-t-on déjà vu un spot publicitaire vantant les qualités d’usage de l’impôt qui mettrait en évidence l’intérêt d’y souscrire en expliquant simplement à quoi il sert, comme n’importe quel industriel le fait, lorsqu’il veut vendre son produit.
L’impôt, à l’image de tout autre produit, peut par la bonne ou mauvaise qualité de son ergonomie, générer un surcroît de rage ou de sympathie : Il faut donc s’attacher à améliorer le design de l’impôt, c’est-à-dire en faciliter l’usage. Certes, l’impôt est obligatoire et c’est aussi pour cela, qu’il doit être consenti et donc compris, pour être efficace.
Une conception mondiale de l’impôt :
La question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre la mondialisation car celle-ci est un fait inéluctable. La seule vrai question est de savoir si l’on veut ou non y participer et quelles sont les conséquences de ce choix. La mondialisation est aujourd’hui une réalité qui s’impose aux Etats encore plus qu’aux individus.
Nous vivons désormais en fisc-économie, dans un monde où chacun arbitre en fonction des impôts et des charges qu’il s’attend à payer. Chacun se sent de moins en moins lié à son territoire d’origine et peut, à tout moment, décider de le quitter pour s’installer ailleurs et verser moins de contributions. Les savoirs ancestraux, qui, jadis, étaient attachés aux hommes et, à travers eux, aux territoires, sont désormais numérisés ou abrités dans l’espace virtuel du Cloud. Ils peuvent ainsi être dupliqués et transférés à l’autre bout du monde en un instant. Le marché de l’impôt jusqu’alors régional, devient mondial.
La probabilité de l’impôt s’avère toujours supérieure à celle du profit. C’est pour cela qu’avant de choisir la nature de son projet, les entrepreneurs choisissent le lieu où ils vont le développer.
Les jeunes qui ont le plus bénéficiés du système français de formation gratuit, peuvent partir, diplôme en poche, sans acquitter leur dette envers la société, pour aller gagner leur vie, consommer et payer l’impôt à l’étranger. Ceux auxquels on a donné le moins, sans formation, ni capital, demeurent prisonniers des frontières nationales : Ils sont ainsi dans l’obligation de produire et payer sur place. La fiscalité française, particulièrement avantageuse pour l’expatrié, encourage les moyens de l’ingratitude et cela d’autant plus que les premiers reviendront en France, pour s’y faire soigner gratuitement, pour leurs vieux jours.
LA PROBABILITE DE L’IMPOT S’AVERE TOUJOURS SUPERIEURE A CELLE DU PROFIT.
Quand on ne sait pas précisément à quoi sert un produit on a naturellement tendance à penser qu’il ne sert à rien, or, les moyens mis en œuvre pour communiquer sur l’usage de l’impôt se limitent souvent au buzz caricatural d’une dépense de l’Etat scandaleusement gaspillée, sans autre effet que celui de générer un rejet de l’impôt.
Même les très sérieux rapports de la Cour des Comptes sur les dépenses inutiles sont institutionnellement organisés pour entretenir la rage par le fait qu’ils ne sont pas suivis d’effets punitifs et lorsqu’ils engagent des réformes sur lesquelles aucune communication sérieuse n’est faite au niveau du grand public.
Un impôt équitable :
Quand l’impôt n’est pas pressenti comme utile, le seul fait d’avoir à le payer le rend inéquitable. En effet comment peut-on trouver juste de payer un produit inutile ?
Chacun peut ainsi avoir le sentiment qu’il paye plus d’impôt qu’il ne devrait, même et surtout lorsqu’il n’en paye pas, tout en pensant que le plus riche que lui, n’en paye pas assez.
La première utilité des riches, c’est de payer l’impôt, qui seul permet l’existence des transferts sociaux qui est le meilleur moyen non seulement de réduire les inégalités, mais surtout de lutter contre la misère. A trop taxer les riches, soit ils fuient, soit on les appauvrit. Le résultat est le même : En ne bénéficiant plus des recettes liées à l’imposition de la richesse, on n’a plus rien à distribuer aux plus pauvres : C’est une politique suicidaire d’appauvrissement général.
Le temps consacré à s’intéresser aux plus riches n’est assurément pas dédié à l’attention des plus démunis.
En matière de réduction de la pauvreté, il ne sert à rien de s’alarmer sur la croissance des inégalités car l’augmentation des inégalités est d’abord la conséquence du développement économique et de la création de toujours plus de richesses. Il vaut mieux éradiquer la pauvreté quitte à ce qu’il n’y ait plus que des riches, qu’éradiquer les riches, pour qu’il n’y ait plus que des pauvres. Contrairement au sens commun, mais en toute logique mathématique, plus il y a de riches, moins il y a de pauvres.
Une conception intelligente de l’impôt :
En France, on passe beaucoup plus de temps à verrouiller notre système fiscal qu’à rechercher ses vices de construction : Cela alimente la machine à perdre.
L’Etat se vante souvent de l’importance du montant des redressements effectués, sans comprendre que le meilleur système fiscal serait celui où les contrôles se concluraient par une absence de redressement.
Quand la France signe des accords pour lutter contre l’évasion fiscale sans être au préalable dotée d’une fiscalité compétitive, elle pousse ses contribuables dans les bras de ses voisins.
La plupart des modèles utilisés par les économistes pour simuler les effets d’une modification de la loi fiscale se fonde sur l’hypothèse d’une invariance des comportements. Que ce soit Bercy, L’INSEE ou l’Ecole d’Economie de Paris, tous raisonnent « toutes choses égales par ailleurs ». Ils négligent la prise en compte, par anticipation, d’une modification possible du comportement des contribuables qui vont inévitablement s’adapter à la règle établit pour en détourner l’intérêt.
En conclusion :
Pour être efficace, l’impôt doit être compris, utile, juste et bien conçu. Il ne peut être conçu sous l’emprise de l’idéologie politique qui sert d’autres desseins mais, il doit être le résultat d’une pensée pragmatique dans la seule recherche de la meilleure efficacité possible.
En concevant l’impôt sous la dictature de l’idéologie, sous l’emprise de la philosophie et sous je joug des grands principes, on fabrique un impôt incompréhensible, inacceptable et propice au désordre.