Par Alain,

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai vraiment regretté de ne pouvoir assister à la Fête annuelle de l’Humanité. J’avais pourtant une bonne raison : inscrit de longue date à un stage Poterie et Macramé, je ne pouvais décemment me désister. Il est vrai que j’apprécie moyennement ce genre de grand raout, par contre, j’étais gourmand de suivre l’intervention de son Secrétaire général, candidat à la magistrature suprême, dont le thème de campagne m’est apparu fort intéressant : « Le défi des jours heureux ». Vous ne manquerez pas d’ailleurs de noter l’évolution – pour ne pas dire la révolution – des termes de ce slogan qui nous promet gentiment des lendemains qui chantent. C’est bien un rétropédalage par rapport à la ligne des prédécesseurs, nettement plus agressifs, rêvant l’avènement d’un Grand soir qui renverserait le système capitaliste et les normes sociales en vigueur.
Donc exit le grand soir perdu dans les brumes, bonjour les jours heureux.
Je me pris à rêver… les jours heureux… c’est comme batifoler dans une grande prairie aux herbes hautes à l’heure ou le soleil darde ses premiers rayons, respirer à pleins poumons l’air frais de la rosée du matin, cueillir cette fleur sauvage que l’on offrira avec un sourire à la gentille bergère surveillant d’un œil attendri son joli troupeau de moutons, ou se laisser bercer par le doux chant du fameux merle moqueur, bref, la belle et grande liberté !
J’entends pourtant d’ici quelques mauvais esprits mettre en doute cette notion et en appeler à l’historique calamiteux de la doctrine : bilan humain effroyable, financier catastrophique, environnemental désastreux. Attitude navrante de petits bourgeois néo-trotskystes contre-révolutionnaires qu’il conviendra de rééduquer rapidement. D’ailleurs le camarade Lénine ne s’y est pas trompé, lui qui aimait tant plaisanter lors de ses discours enflammés, nous a conquis par ces mots : « Le peuple n’a pas besoin de liberté, car la liberté est une des formes de la dictature bourgeoise… ».
Mais en fait, que recouvre ce délicieux slogan ? Il suffit de lire le tract distribué qui en résume l’esprit, je cite :
C’est quoi les jours heureux ?
- C’est partir en vacances,
- C’est vivre en harmonie et respecter la planète,
- C’est la retraite à 60 ans et de meilleures pensions,
- C’est des enfants épanouis,
- C’est sortir la tête de l’eau avec un meilleur travail un meilleur salaire pour vivre dignement.
Un grand bravo ! Voilà un programme auquel je souscris pleinement… bien que je sois un peu déçu par la méthode de financement, si peu originale, puisqu’il s’agit simplement de tondre les plus riches. Ce qui par contre ne devrait pas poser de gros problèmes compte tenu du panel élargi de cette classe privilégiée. En effet, au temps regretté de l’après-guerre, quand le sympathique Maurice Thorez, stalinien dévoué, tenait fermement les rênes du Parti, l’on fustigeait les « 200 familles »… qui sont désormais… 500 ! Ces dernières peuvent donc se réjouir puisqu’étant plus nombreuses l’on pompera moins chacune.
Cependant, avant de m’enflammer pour cette noble cause, je vais disséquer tranquillement les propositions des différents compétiteurs afin de me forger une religion, et je ne manquerai pas de vous tenir informés.

Très bien , j’attends la suite…
nous arrivons à Arcachon dimanche prochain pour 15 jours
blb
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La multiplicité des propositions aussi aguichantes les unes que ls autres ne devrait pas manquer vu le talent inné de ces bonimenteurs patentés plus aguerris à se se servir qu’à servir
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