

Un rusé charlatan, maître en escroquerie,
Vendait sur un marché des objets en série…
Définir ces produits tiendrait trop du défi…
Leur forme, leur couleur, leur odeur faisaient fi
Du bon ton reconnu le plus élémentaire
Les mettant à l’abri de tout risque de plaire.
Quant à leur découvrir la moindre utilité,
La gageure effrayait toute sagacité.
Un badaud, cependant, observait l’étalage…
Surpris plus que conquis, il saisit un machin
Dont il cherchait sans doute à deviner l’usage
Quand le bonimenteur, lui tendant une main
Récupéra l’article en prenant la parole :
« Il ne faut pas le voir de cette façon-là ! »
Dit-il avec un ton de vrai maître d’école…
Puis retournant l’engin : « plutôt comme cela. »
Il avait pris grand soin de montrer de la chose
Le seul aspect qui pût en défendre la cause
Et notre promeneur, éblouit du bagout,
Adopta cette horreur insultant le bon goût.
On n’imagine pas le nombre de couleuvres
Qu’on nous fait avaler par semblables manœuvres.
Je n’ai, pour ma gouverne, aucunement besoin
Si l’affaire me plaît, je souscris à l’aubaine ;
Qu’on vienne me prescrire une ligne de soin.
Si ce n’est pas le cas, rechercher le secours,
Pour me persuader, du plus beau des discours,
C’est gaspiller son temps, sa salive et sa peine.

Ah !!!les belles fables…j’adore, tu vas bien? bisous
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