
Son discours préparé,
Il entra dans la salle,
Il venait justifier,
Son destin national.
C’était un bon tribun,
Qui voulait du pouvoir,
Son langage opportun,
Lui en donnait l’espoir.
Ravi d’être applaudi,
Il feuilleta ses notes,
Et aussitôt compris,
Qu’il n’aurait pas leur vote.
Fallait-il expliquer,
A ce peuple ignorant,
Dire la vérité,
Pour qu’il parte en courant.
Que pour gagner son pain,
Chaque jour, il fallait,
Courir comme un lapin,
Sans jamais s’arrêter.
Ces gens ont tant reçu,
De l’état providence,
Qu’ils vont être déçus,
Par autant d’exigences.
Mais alors, comment faire,
Comment rester honnête,
Sans risque de déplaire,
Raconter des sornettes ?
Il dû s’y résigner,
Vous l’avez bien compris,
Il fallait louvoyer,
C’est la démocratie.
Il froissa ses papiers,
Arbora un sourire,
Attaqua un couplet,
En déclenchant des rires.
La foule ainsi levée,
Reprenant le refrain,
C’est sûr qu’on parlerait,
Sur les réseaux, demain.
Ah ! Que vienne le jour
Où l’homme politique,
S’abstenant pour toujours
De sa verve hypocrite,
Répondra honnêtement
Et sans aucun détour,
Ni effet oratoire,
Ni sinistres discours,
Aux cris de désespoir
De sa population.
J’aimeJ’aime