Il faut sauver le soldat Poutine

Par Alain.

Je ne sais pas vous, mais moi  je suis fort indigné par la cabale montée contre le président Poutine. De toute part, des voix s’élèvent pour condamner les agissements de cet homme droit, dont la principale préoccupation est pourtant le bien-être de ses concitoyens. Cette propagande éhontée démontre, s’il en était besoin, la bassesse de ses détracteurs.

On le dit autoritaire ? Mais essayons un peu de le comprendre, lui qui vécut une enfance si difficile. Charmant  bambin,  il était déjà contrarié par les chansons mièvres et peu patriotiques que lui entonnait  sa mamouchka, femme très pieuse qui rêvait secrètement pour son rejeton d’une belle carrière dans la prêtrise. Et c’est ainsi, lui qui par son caractère romanesque se projetait  dans un futur de danseur étoile, finit par intégrer le KGB, voie royale qui mène aux plus hautes fonctions de l’Eglise orthodoxe. Plus tard, la place étant déjà prise par Cyrille, patriarche de Moscou, ancien camarade de promotion, c’est déçu qu’il se tourna alors vers la politique.

On le dit agresseur de l’Ukraine ? Mais vous y êtes allé vous en Ukraine ? Moi oui ! J’ai notamment visité le port d’Odessa où je souhaitais voir le fameux « Escalier Potemkine » rendu célèbre par le film d’Eisenstein. J’ai descendu ce magnifique édifice, et là, devant mes yeux horrifiés, que vis-je ? Des papiers gras qui virevoltaient au vent, des jeunes désœuvrés assis sur les marches, devisant gaiement en buvant une boisson américaine, et même un jeune couple enlacé échangeant un fougueux baiser. N’était-il pas temps de réagir face à ce laisser-aller ? Un relâchement, signe évident d’une descente aux enfers, d’un sulfureux  Sodome et Gomorrhe ?

Le maître du Kremlin a donc pris, avec courage, le problème à bras le corps, sûr de régler au plus vite cet épineux problème, se rêvant Hitler après l’Anschluss entrant triomphalement dans Munich. Seulement le voilà une nouvelle fois déçu ; ses jolis blindés sont embourbés, la logistique ne suit pas et ces foutus Ukrainiens refusent ses aimables avances. Bref il n’est pas soutenu et doit tout faire lui-même.

Heureusement, du monde entier des hommes se lèvent  et crient leur soutien indéfectible à leur ami russe. C’est le cas de cet excellent  Alexandre Loukachenko, grand humaniste biélorusse, qui déplore l’épidémie de suicides par pendaison touchant  tous ses opposants, lequel soulignait récemment que le regretté Hitler n’avait pas que des mauvais côtés. Le satrape du Venezuela, Nicolas Maduro,  n’est pas en reste ; il protège son pays de la gangrène en tirant à balles réelles sur les manifestants, un homme que les économistes du monde entier admirent pour sa dextérité à juguler l’inflation, qui l’année dernière n’était que de 686 %. Quant à l’Afrique, elle est présente grâce au  président de l’Ouganda Yoweni Museveni, champion du monde de l’adaptation de la constitution de son pays à son profit.

Nous pouvons également être fiers que quelques courageux français, parmi nos élites politiques  journalistiques ou intellectuelles, ne se laissent pas abuser par la propagande germano-américaine. Ces heureuses positions transcendent d’ailleurs l’habituel clivage droite-gauche dans lequel on retrouve (liste non exhaustive) :

• Le Sieur Mélenchon, fasciné par le courant révolutionnaire bolivarien, aveuglé par son obsession anti-américaine et sa germanophobie primaire, clame depuis longtemps son attachement au Président Poutine, qu’il a d’ailleurs chaleureusement soutenu lors de la guerre en Syrie…

• Le camarade Chevènement, décoré par son ami Vladimir de « l’Ordre de l’amitié », – ça ne s’invente pas ! –  n’a cessé de critiquer l’influence néfaste des Américains et des Allemands et fustigé « une russophobie plus ou moins camouflée en poutinophobie »…

• La patronne du Rassemblement national, désireuse de se forger une posture internationale, était fière de faire paraître dans son tract de campagne une jolie photo d’elle serrant chaleureusement la main de son ami Poutine…

• Le ci-devant De Villiers, complotiste en chef, ne prônait rien moins qu’ « un grand partenariat stratégique et culturel avec la Russie. L’Europe de l’Atlantique à l’Oural »…

• Le souverainiste Dupont-Aignan qui tente désespérément de maintenir sa petite boutique à flot, déclarait le 25 janvier dernier : « Nous avons besoin d’une grande alliance avec la Russie, nous sommes complémentaires, les vrais défis c’est l’Afrique qui est en train de basculer dans le djihadisme, et c’est beaucoup plus important que le Donbass, pardonnez-moi ! »…

• Quant au citoyen Zemmour qui a fait sien le discours sur la Russie éternelle du patron du Kremlin, et appelait de ses vœux un « Poutine français », son rétropédalage ne doit abuser personne, d’autant que quatre de ses amis et soutiens eurodéputés viennent de voter contre l’aide à l’Ukraine décidée par le Parlement européen.

Donc, rassurez-vous, si ces derniers semblent – par pur opportunisme – prendre leur distance en de pitoyables contorsions sémantiques,  au fond d’eux-mêmes ils restent bien des amoureux transis, inféodés au Rambo du Kremlin… qui peut être fier de tels soutiens !

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