
10 Janvier 2060 :
« L’Agence de presse Xinhua Shangai Média nous informe que la République Populaire de Chine délocalise trente millions de cultivateurs de ses territoires africains, vers sa jeune province de l’Ouralchuan. »
Un peu d’histoire : (A destination des occidentaux européens, vivants encore au moyen âge, et dont les souvenirs se sont figés en l’an 2025, date de leur apogée.)
Nous sommes en 2022 et la République démocratique de Chine, qui poursuit son expansion, est en passe de devenir la première puissance économique du monde en supplantant les Etats-Unis d’Amérique.
Pour réussir son projet, elle doit cependant surmonter quelques obstacles majeurs.
• Conséquence de sa politique dite « de l’enfant unique » des années 1980, elle se trouve confrontée à une démographie décadente. Devenu l’usine du monde, elle a cependant besoin d’une main d’œuvre pléthorique.
• Son système politique mixte, prônant un capitalisme économique effréné à une dictature sociale rigide et sous contrôle d’état, exige de nourrir sa population pour éviter le risque de famine, qui entraînerait une possible révolte, qui détruirait son système politique. Il lui faut donc trouver de nouvelles terres cultivables à court et moyen termes.
C’est pour cela qu’elle porte ses efforts hégémoniques sur l’Afrique, qui est un vivier de population disponible.
A cette époque les africains, bien que pauvres, se reproduisent encore abondamment.
En ce qui concerne la production agricole, l’Afrique ne peut offrir qu’une solution transitoire à court terme, compte tenu du réchauffement climatique qui va rendre rapidement, cette région inexploitable.
Les dirigeants chinois, toujours à la recherche de solutions, vont se voir offrir une opportunité dont ils n’espéraient même pas l’existence.
Tout début février, quelques jours avant les jeux olympique d’hiver de Pékin, le Président de ce qui s’appelait la Russie, à l’époque, sollicite un entretien auprès du Bienaimé Grand Leader éternel Xi-Dada qui dirigeait alors la Chine.
Ce Président russe, dénommé Poutine, mais plus connu depuis comme « Vladimir le Terrible », était une sorte de déglingué du ciboulot, spécialiste en déni historique, et grand expert en paranoïa. Il voulait obsessionnellement envahir son voisin l’Ukraine, pour éliminer toutes formes de démocraties à la frontière de son pays.
L’objet de cette rencontre était pour Vladimir le Terrible, d’obtenir l’accord et l’aide de la Chine, pour conduire à bien cette opération. Le Bienaimé Grand Leader éternel Xi-Dada, du haut de sa grande sagesse, vit, dans cette opportunité, un cadeau du ciel.
En effet, Vladimir le Terrible, imaginait que quelques jours suffiraient, à sa puissante armée, pour conclure son projet, à la condition de ne pas être empêché par Xi-Dada. Les autres nations du monde de l’époque ne poseraient pas de problème, car les plus importantes étaient dirigés par des lâches ou des faibles, qui ne broncheraient pas, face à la terreur que leur inspirait Vladimir de Russie.
Xi-dada, fin stratège, lui donna son accord, plus quelques conseils utiles à renforcer sa défaite, de toute façon, inéluctable.
La Russie de l’époque était un pays à la fois fort et faible.
Fort de l’immensité de ses territoires de plus de 17 millions de kilomètres carrés. Fort de la vaillance et du courage de sa population. Fort d’une armée moderne et surdimensionnée. Fort de son arsenal nucléaire impressionnant. Mais faible de son économie de nain avec des ressources uniquement basée sur la richesse de son sous-sol. Faible de l’organisation mafieuse de ses dirigeants dont le financement transitait par des oligarques voyous qui, au passage, aspiraient l’essentiel des recettes de l’état. Faible surtout par l’incurie de son président.
Toutes ces forces et ses faiblesses apparurent aux yeux de Xi Dada comme autant de solutions à ses problèmes.
Assurément, cette guerre inutile, perdue avant même de commencer, ruinerait le pays et mettrait à genoux sa population. Cette armée puissante qui piétinerait à l’entrée des grandes villes, harcelée par les résistants, se verrait obligée de détruire en bombardant. Cela faciliterait le prochain espace agricole, futur grenier, au profit de la population chinoise.
Même ces immenses terres de Sibérie qui, par l’effet du changement climatique, deviendraient exploitables.
Quoi de plus confortable que récupérer ainsi, 13 millions de kms de terre tempérée, habitables et cultivables ?
L’effort n’était même pas à la hauteur du bénéfice escompté.
Il suffisait d’encourager l’action belliqueuse et de laisser croire en sa réussite, tout en adoptant une apparente sage neutralité, utile à la poursuite de ses relations commerciales avec le reste du monde.
Le V.R.P Poutine ferait le reste, pour finir assurément déchu et haï de son propre peuple, ruiné par la guerre et basculé dans une profonde misère.
« Si tu veux le manteau de ton voisin, ne lui arrache pas. Fais-lui croire qu’il fait trop chaud, il te le donnera. »
La Chine pourrait alors cueillir ce fruit mûr, dans un geste apparemment altruiste.
S’implanter en douceur, en reconstruisant le minimum nécessaire, assister ce peuple affamé déjà habitué, de longue date, à vivre sous le joug.
Récupérer cette armée défaite, cet arsenal nucléaire performant, ce sous-sol généreux et ces terres immenses ! Que du bonheur ! Et tout cela sans même guerroyer, sans même avoir à glorifier le porteur de l’offre, généreux donateur idiot.
Aujourd’hui, déplacer quelques millions d’Africains de la fournaise aride qui les consument, aux terres riches de l’Oural, sera perçu comme un acte de compassion.
Le bénéfice est tel qu’on pourrait même oublier le stigmate Taiwanais, en les laissant errer, perdus entre deux mers.
Quoique ?