
Quelle ne fût pas la surprise des Américains et des Occidentaux, de constater, à la fin de la guerre froide, la faiblesse de l’armée de l’Union Soviétique.
A force de vanter et de présenter à coups d’images truquées et de grandioses défilés, la modernité et la puissance de leur armée, les Russes ont réussi à faire croire à leur super puissance militaire.
En érigeant le mensonge et la manipulation en véritable art de communication, les dirigeants d’aujourd’hui ont conservé les mêmes habitudes : celle de « la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf ».
Pris à leur propre jeu, les dirigeants russes finissent par croire, eux-mêmes à leur super puissance. C’est donc sous l’influence de leur propre propagande, qu’ils prennent des décisions militaires irréalistes.
Si nul ne peut discuter l’importance quantitative de l’arsenal militaire russe, ne serait qu’à constater le budget des dépenses consacrées, le terrain impose la vérité. Les défaillances sont nombreuses.
– Les armes de pointe sont absentes et les chars utilisés sont des anciennes versions,
– L’artillerie tire beaucoup, mais mal,
– Le commandement est absent ou inefficace,
– La logistique ne suit pas,
– Les militaires de terrains ne sont pas formés, mal encadrés, et s’activent de manière désordonnée,
– Les communications sont transparentes car elles utilisent des moyens destinés au civil,
– Le renseignement est défaillant,
– La corruption pourrie les approvisionnements,
– Les désertions sont légion.
– Les armes de hautes technologies présentées médiatiquement, lors des parades, sont exactement à l’opposé celles opérationnelles sur le terrain.
Par ces faiblesses, la Russie de Poutine, peut très bien perdre la guerre en Ukraine, sur le terrain, comme elle a perdu la guerre de l’opinion internationale.
En revanche, par le nationalisme exacerbé de sa population sous perfusion d’une propagande permanente, par la résilience naturelle du peuple russe, habitué à la souffrance, et par la volonté sans faille de ses dirigeants, elle gagne la guerre des morts et la guerre de la patience. Contrairement à l’occident, les pertes humaines sont des dégâts naturels de l’agressivité russe. Elles ne sont comptabilisées qu’à l’aune des effectifs disponibles.
De même, en cas de piétinement, la durée n’a pas d’autre effet, que celle d’activer la patience. Le temps n’use pas l’action et n’entame par la détermination. Les échecs sont masqués et ne modifient pas la stratégie.
La défaite n’est pas envisageable… Et, c’est bien là que réside le danger.