
Je ne suis pas déterminé à savoir à qui revient la création de l’humain. Mais quoi qu’il en soit, force est de constater la qualité du travail, cependant parsemée de quelques grossières anomalies.
Il en est ainsi de certaines particularités du fonctionnement de notre cerveau. En voici cinq exemples :
• La fabrique du sentiment de récompense.
Lors d’une action ratée, notre cerveau à la fâcheuse tendance à activer, par tous moyens à sa disposition, la notion de récompense, pour compenser la douleur que nous impose la réalité.
Ainsi, en compensation d’une mauvaise action, il va nous proposer des fausses excuses que nous aurons plaisir à recevoir. L’origine de notre faute est dû à notre voisin, ou bien aux circonstances défavorables, grâce auxquelles notre défaillance trouvera sa bonne justification.
C’est plus confortable. Mais cela trompe la réalité, fausse notre jugement et entretien la médiocrité.
• La fausse excuse
C’est une variante de la fabrique du sentiment de récompense.
Face à telle ou telle situation, il conviendrait de prendre une décision, ou de faire un choix.
Cette situation nous impose une prise de risque qui nous est inconfortable car elle peut mettre en évidence notre défaillance.
Notre cerveau nous propose alors une solution facile qui nous évite l’effort d’une réflexion poussée tout en nous exonérant de notre incapacité : Il fabrique la fausse excuse. Il nous chuchote : c’est impossible, je n’ai pas les moyens, c’est trop loin, c’est trop cher, je n’ai pas le temps… Autant de fausses réponses qui nous dédouane et nous permet d’ abandonner en masquant notre gène.
• La chance et le hasard.
L’invention des notions de chance ou de hasard constitue également une bizarrerie qui fragilise nos certitudes ou nous dédouane de nos fautes. Cet aléa était-il bien nécessaire ?
Comment accepter, qu’une conduite irréprochable puisse nous mener au malheur par simple malchance ?
Comment comprendre, qu’une mauvaise action soit gratifiée de reconnaissance par un simple hasard de circonstance ?
Ainsi, on peut souvent observer le bon rendement de nos mauvaises actions. Nos actions transgressives, notre inconduite, nos péchés, nos forfaits, et parfois mêmes nos délits sont souvent mieux payés, que notre bonne conduite.
Nos bonnes actions ne sont aussi, pas toujours retenues à leurs justes valeurs, ou du moins, ne justifient pas l’effort engagé à les produire.
Il y a donc une distorsion entre la qualité et son rendement. N’est-ce pas nous encourager à faire n’importe quoi ?
• La flatterie et le compliment.
L’amalgame entre la flatterie et le compliment constitue également une absence de distinction discutable. Alors que le compliment se distingue par la bonne foi, la flatterie fait appel à la perfidie. Et pourtant la distinction est difficile. Deux sentiments d’intention opposée se trouvent amalgamés dans une même catégorie qui rend la différence parfois imperceptible.
Pourquoi ne pas avoir créé deux catégories suffisamment distinctes pour ne pas pouvoir les confondre ?
• L’usine à colère.
Nous sommes en désaccord et le ton monte. Alors qu’il nous faudrait opérer dans la force du calme pour convaincre, ou dans la bienveillance pour admettre, notre cerveau nous injecte une bonne dose d’adrénaline qui nous fait déraper vers la colère. Nous croyons vaincre sans convaincre, c’est un leurre qui nous donne l’illusion du soulagement par une agressivité contre-productive.
Pourquoi, dans cette situation de stress, ne pas injecter plutôt une dose de GABA, ce neurotransmetteur relaxant ?