
Un cumul de circonstances internationales défavorables, nous conduit inexorablement à des difficultés majeures, qui vont sensiblement affectées notre qualité de vie sur la prochaine décennie.
En Occident, notre accoutumance à l’hédonisme, qui s’est installé dans nos esprits depuis cinquante ans, constitue un handicap majeur, qui va rendre particulièrement cruelles les restrictions que nous allons avoir à supporter.
Les pays les plus pauvres et ceux sous dictature, dont les populations sont plus résilientes, vont cependant payer le plus lourd tribut humain.
De plus, cette situation risque de créer un chaos dans l’équilibre international, qui rend la mise en œuvre de solutions globales particulièrement difficiles et incertaines.
Nos modèles actuels, basés sur la mondialisation et la progression permanente de l’humanité, sont remis en question, sans que personne ne sache par quoi les remplacer.
Nous n’avons pas de véritables plans ou programmes pour gérer correctement la récession.
Enfin, ce chaos international n’est pas propice à la volonté et la sérénité nécessaire pour la pratique de décisions écologiques, qui s’imposent pour la survie sur notre planète, à court terme.
COVID et autres pandémies probables / Guerre en Ukraine / Risque d’extension des conflits / Risque nucléaire / Endettement mondial / Inflation et taux d’intérêts / Réchauffement climatique / Montée en puissance des régimes il libéraux, constituent un cocktail particulièrement explosif.
Il n’est pas certain que l’humanité soit capable de surmonter les conséquences cumulées de ces fléaux.
L’épidémie de la Covid a imposé un ralentissement de la production mondiale des biens et des services et l’engagement de dépenses vertigineuses. Nous sortons de cette situation en supportant d’une part un désordre de nos capacités de production, et une pénurie de certains produits, qui affectent les coûts et les délais d’approvisionnement. Cela produit par ailleurs, un affaissement général de notre croissance et un endettement abyssal dues aux dépenses engagées en compensation des pertes subies. De plus, cette pandémie a mis en évidence, l’importance de notre dépendance générée par notre incapacité à maitriser la production de produits de premières nécessités. Il convient donc de mettre en œuvre un chantier coûteux de relocalisation de notre production industrielle, dont l’Etat ne pourra pas, à lui seul, assumer la charge.
De nouvelles pandémies sont probables par l’apparition de nouveaux virus que le réchauffement climatique risque de mettre à jour.
La guerre en Ukraine provoque, outre la catastrophe humaine actuelle, une pénurie de production et de distribution de céréales de base qui vont, pour les pays les plus pauvres, déclencher des famines et pour les autres des augmentations de cours affectant l’économie. Ce conflit qui oppose de fait la Russie et son système il libéral au modèle capitaliste occidental impose également un déséquilibre du commerce des hydrocarbures, provoquant des pénuries et des hausses tarifaires désordonnées. Cela impose aux pays européens la mise en chantier de moyens très couteux, pour une recherche d’autonomie à court terme, et des investissements soutenus pour le développement d’énergies nouvelles à moyen terme.
Le risque d’extension des conflits est non seulement augmenté par les décisions erratiques du gouvernement russe, mais aussi par le développement de crises humanitaires propices aux situations de conflit. D’autres pays, à vocation hégémoniques, observent l’évolution de la situation, pour en tirer le meilleur profit, ce qui peut engager de nouvelles guerres.
Le risque nucléaire n’a jamais été aussi proche et sa particularité de dissuasion, jusque-là opérationnelle, implique un surarmement conventionnel, qui affecte les finances publiques des pays concernés.
L’endettement mondial est à un niveau de déséquilibre jamais atteint, alors même qu’il n’est soutenable que par le maintien de la confiance, qui se dégrade rapidement.
L’inflation excessive et l’augmentation des taux d’intérêts qui sont les conséquences de cette situation générale dégradée vont inévitablement affecter violemment notre quotidien, tout en exigeant des mesures compensatoires que nous n’avons plus les moyens de financer.
Le réchauffement climatique est passé d’une prévision incertaine à une certitude vécue. Il en découle une sécheresse qui génère, non seulement des absences de production de biens alimentaires qui vont engager des famines de masse, mais aussi des flux migratoires, d’une importance jamais vécue. Là encore la mise en culture de nouvelles zones plus propices sera particulièrement longue et couteuse. Les moyens à mettre en œuvre, pour stabiliser ce réchauffement, sont considérables, tout en constituant cependant une priorité pour notre survie.
La montée en puissance des régimes il libéraux limite la possibilité d’une cohésion mondiale qui serait cependant nécessaire pour la mise en œuvre de solutions cohérentes. Force est de constater que les régions les plus peuplées sont particulièrement affectées par le fléau des dictatures. La Chine, l’Inde, l’Afrique et le Brésil… sont sous l’emprise de dirigeants pour qui le bonheur de leur population passe au second rang de leur préoccupation, obsédés par leur maintien au pouvoir.
Le principe du conflit armé fait partie de l’arsenal normal pour assurer la survie des régimes totalitaires. Il en découle une forte probabilité de guerres multiples et destructrices, qui risque de se propager.
Certains pourront trouver ce tableau général particulièrement pessimiste en se disant que « le pire n’est jamais sûr ».
Si on retient les critères de classement des pays démocratiques, comme ceux, dont les dirigeants ont été élu par un vote libre de la population, et dans lesquels l’expression non violente de l’opposition ne fait pas l’objet de répression, ils ne représentent que 47 % de la population mondiale.
Il en découle que la moitié des 8 milliards d’habitants de notre planète vit sous un régime autoritaire où un seul homme, un groupe restreint d’hommes, ou un parti unique, décident seuls de la politique conduite.
Cette situation est explosive car les motivations des dictateurs sont, par principe, agressives envers tout ce qui pourrait les rendre illégitimes.
La répression est un ingrédient constitutif de leur pouvoir intérieur et l’ennemi extérieur est un outil d’approbation de leur politique, par le peuple.
Tout est possible dans notre monde, en particulier le pire ; il suffit d’être patient, car les hommes ne deviennent raisonnables que lorsqu’ils ont épuisés toutes les autres solutions.