
C’est au fil du temps de cette guerre qui dure que les occidentaux découvrent, surpris, qu’une grande partie de l’humanité, soutient la Russie dans son invasion de l’Ukraine, ou pour le moins, qu’elle ne s’oppose pas à la politique conduite par Poutine.
C’est en effet, plus de la moitié du monde, qui soit approuve « l’opération spéciale » de Poutine, soit ne condamne pas l’invasion de l’Ukraine.
Les occidentaux comprennent bien que la Chine, l’Inde ou même la Turquie naviguent à vue, sans prendre une position tranchée, pour attendre la tournure des évènements afin de s’adapter là où ira leur seul intérêt, en négligeant toute considération humaniste.
Ils comprennent aussi la position pro-russe de certains pays dirigés par des dictateurs, plus ou moins extrêmes, tel que certains pays africains ou même le Brésil. Ils considèrent que ces pays dirigés par un système tout aussi anti-libéral, que l’est la Russie, font partis du même clan.
Par contre, leur étonnement porte sur l’Afrique en général, en observant qu’une partie importante de la population africaine ne condamne pas la Russie, voir même semble apprécier Poutine et sa politique. Les réseaux sociaux africains sont émetteurs de très nombreux messages glorifiant Poutine et approuvant ses actions.
Comment se fait-il qu’un continent qui prétend avoir beaucoup souffert de la colonisation occidentale valorise les actions d’un dictateur qui présente tous les symptômes de sa volonté à les asservir en spoliant leurs richesses ? Comment ne pas voir que Wagner et ses méthodes musclées, est spécialement mandaté à ces fins ? N’est-ce pas quitter un borgne pour un aveugle ?
Pourtant de nombreuses raisons expliquent cet étonnement occidental.
- La Russie n’a, à ce jour, jamais colonisé l’Afrique, contrairement aux occidentaux. Les Africains subissent donc le poids de leur histoire récente.
- Les Africains n’ont jamais été très perspicaces dans leur projection à court terme : Ils mémorisent leur passé, vivent leur présent et n’imaginent pas leur avenir. Leur quotidien prend toute la place.
- De la colonisation, ils n’ont retenu que les méfaits évidents. Les bienfaits sont classés dans la catégorie des acquits oubliés.
- Beaucoup de pays africains sont dirigés soit par des dictateurs pour qui la démocratie est sans intérêt, ou par des pseudos républiques, qui n’en n’ont qu’une vulgaire apparence.
- La population africaine est particulièrement sensible à la désinformation qui est une pratique du logiciel russe. Au même titre qu’ils adulent l’habillage d’or des apparats de leurs richissimes dirigeants, ils voient en Poutine un noble tsar qui va servir leur avenir. Leurs espérances sont à la hauteur de leur grande naïveté.
- Des années de colonisation ou d’influences occidentales ne leurs ont pas permis d’élever leur niveau de compréhension, sauf pour une élite, qui est largement immigrée en occident.
- Ils sont peu sensibles à la souffrance des Ukrainiens car ils sont occupés par la leur. Ils pensent qu’un changement géopolitique majeur ne peut être qu’à leur avantage.
Voilà quelques bonnes raisons qui conduisent les Africains à penser que Poutine vaut mieux que l’occident.
L’Amérique fait partie de l’occident. Cela n’est pas pour rassurer les Africains, qui considèrent que le « gendarme du monde » ne s’est jamais vraiment préoccupé de leur sort miséreux.
ils sont donc aussi pour Poutine, ne serait-ce que pour être contre les Etats-Unis, pays de l’esclavage et du racisme africain.
Nous, Européens éduqués, devons comprendre ce sentiment africain globalement pro-Poutine, malgré l’odeur nauséabonde qui s’en dégage qui est garante d’un avenir chaotique, pour le plus grand vivier humain de la planète.
Les africains sont certainement encore, pour longtemps, « dans la merde », et il n’est pas sûr qu’il en ait assez pour tout le monde !