Lundi 25 juillet – 22h40.
Une foule de Camerounais observe le président Macron qui descend allégrement la passerelle de l’avion présidentiel qui vient d’atterrir sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé.
L’homme jeune descend les marches en souplesse et ne semble pas supporter le poids de la hotte qu’il devrait porter sur son dos.
Serait-il venu les mains vides ?
Il devrait pourtant crouler sous le poids des cadeaux et aussi traîner les pieds à cause des boulets enchaînés. Au pied droit le boulet de l’esclavage, au pied gauche celui de la colonisation.
Macron avait cinq ans, lorsque le président Biya accédait au pouvoir camerounais.
En Afrique, le respect dû aux anciens, considérés comme des sages, impose aux plus jeunes une grande considération qui se concrétise par des offrandes, qui ravissent les bénéficiaires.
L’énoncé des cadeaux offerts est souvent le préambule au discours qui suit.
On n’en attend alors pas moins de ce jeune président qui à précisément la moitié d’années de vie que son hôte.
Le cadeau offert semble pourtant transparent aux yeux des africains, il ne brille pas, il n’a aucune forme. Il porte même un nom inconnu. Il s’appelle « Espoir de démocratie ». Mais qu’est-ce donc ?
Quand les Russes ou les Chinois débarquent, ce n’est pas la même chose.
Les premiers déversent une floppée de fiers mercenaires en treillis, lourdement armés, venus garantir ordre, stabilité et sécurité. Ça a de l’allure.
Les autres décharges des valises de billets, des sacs de riz et des tonnes de sourires bridés. Ça c’est du concret.
Le président parle bien. Il emploi des jolis mots que l’on ne comprend pas : démocratie, liberté, respect mais, quand dans la caisse il n’y a pas d’argent, dans l’assiette il n’y a rien dedans.
Il est sympa, il sourit, il dit qui nous aime. Alors on l’applaudit quand même en chantant parce que, pour nous, la misère passe mieux, avec de l’allégresse.
Mais je pense que notre président va quand même signer l’accord avec les Russes et les Chinois.
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