

Un des gardes de Poutine, proche durant le confinement Covid, confiait que son patron, obsédé par la fin de vie de Kadhafi, regardait chaque jour la vidéo de la capture violente du dictateur libyen, caché dans un tuyau.
Comme beaucoup de personnes que la raison a abandonnées, il était sujet à de visions prémonitoires.
La démonstration se trouve dans les trois dernières mesures de Poutine, qui, faisant suite à une succession de décisions tout aussi stupides que destructrices, vont le conduire inévitablement à sa déchéance.
Tout processus de décisions à un cycle qui impose que les conséquences prennent le pas dès que vous perdez la main.
Ces conséquences deviennent alors irréversibles si vous ne savez pas « prendre vos pertes », c’est-à-dire accepter que votre objectif initial soit définitivement perdu, en payer le prix et vous retirer du jeu.
C’est le cas de beaucoup de mauvais joueurs, à qui l’appât du gain fait perdre toute lucidité.
Poutine est l’exemple parfait du mauvais joueur, mauvais stratège. Son apparence stricte et son image de « gendre parfait » cache un désordre de pensées entretenu par son isolement. L’encrage à une idéologie dogmatique d’un autre temps, l’amène à confondre ses croyances avec la réalité, afin de garder le pouvoir dans un monde qui n’existe que dans son esprit. Quand une réalité contradictoire le rattrape, il panique et compense cette déconvenue par de nouvelles décisions tout aussi mal adaptées. Il ne fait illusion, qu’auprès de ceux qui, par ignorance, par crainte ou par intérêt adopte volontiers ses certitudes en affichant, pour une minorité, leur approbation et pour les autres un acquiescement discret. Cette lâcheté coupable entretient cette pathologie récurrente.
Les trois dernières décisions cumulées de Poutine, à savoir la mobilisation, l’annonce de menace nucléaire, et l’annexion des territoires occupés, le conduise à l’impasse irréversible de la fin de son pouvoir. Pire, elles en précipitent l’échéance, comme s’il était pressé d’en finir vers le bas.
Voici pourquoi :
Le résultat du référendum d’annexion est acquis, comme il est certain que cela n’empêchera pas l’offensive militaire ukrainienne, en vue de récupérer ces territoires. La Russie se trouvera alors agressée dans ce qu’elle considère comme son intégrité.
Dès lors, quel que soit la décision de Poutine d’enclencher ou de ne pas enclencher un conflit nucléaire, le résultat sera le même, à quelques milliers ou millions de morts près.
Dans le cas de renonciation, il perdra toute crédibilité et toute légitimité auprès de son entourage direct et de son peuple, qui n’acceptera pas de payer si cher, le prix de la honteuse défaite militaire.
Dans le cas d’un conflit nucléaire, qui deviendrait inévitablement mondial, le rapport des forces fait qu’il ne peut que le perdre ainsi que perdre la neutralité de ses discrets « défenseurs » actuels, qui ne pourront pas accepter ce développement, qui nuit à leurs intérêts, en déstabilisant le monde.
Le fait d’abattre son dernier atout, en annonçant « qu’il ne bluffait pas », l’enferme dans une situation irréversible qui le conduit rapidement à sa perte.
Le problème est que, ne pouvant plus lui offrir une sortie acceptable, il peut rompre le fragile fil qui le maintien dans un peu de raison. Il a déjà la tête dans le tuyau.