
Il est un domaine où les énormes progrès de la science ne concourent pas à l’amélioration du bonheur de l’humanité : c’est celui des sciences humaines.
On pourrait espérer que l’évolution de nos connaissances nous permettent de développer nos capacités cognitives pour faciliter notre faculté à vivre ensemble, dans l’équilibre et le partage.
Il semble, au contraire, que nos rapports s’orientent vers plus de violence, plus de défiance , plus de pessimisme, plus d’individualisme et moins de liberté.
Les démocraties évoluent, chaque jour, vers un peu plus de restrictions qui les transforment sûrement vers des autocraties ou des dictatures, propices aux conflits, par la nécessité d’union autour d’un ennemi commun.
Nos logiciels de pensée sont de plus en plus guidés par l’idéologie, qui ne laisse pas de place à l’expertise du raisonnement. Nos cerveaux s’affaiblissent aussi vite que progresse l’hégémonie des réseaux sociaux et la « vérité » s’exprime à travers des « spots » de désinformation.
Le bien commun est mis à mal par l’individualisme qui multiplie les groupes d’idées qui évoluent, à l’instant, au gré de l’actualité, à travers le dernier tweet proposé.
L’image supplante le texte, la suggestion digitale de l’instant remplace le raisonnement.
Les penseurs ou les philosophes qui cherchent à nous alerter sur cette médiocrité et sur les dangers de ce scénario ne sont pas audibles. Ils prêchent dans le désert.
Nos cerveaux préfèrent de loin, la facilité de l’apparence suggérée à l’effort de la quête de la vérité.
Nos rêves se transforment alors rapidement en espoirs déçus, nous perdons confiance en nos dirigeants qui nous ont promis l’avenir radieux que nous exigions, pour les choisir.
Cette attitude est un formidable engrais pour le populisme, qui se transformera soit en révolution, soit en répression, face à la réalité du pouvoir. Les meilleurs prestidigitateurs d’aujourd’hui deviennent alors nos pires bourreaux, de demain.
En renonçant à l’effort indispensable pour valider notre raisonnement sur des fondations solides, basées sur la recherche de la connaissance et de la vérité, en acceptant l’illusion mercantile d’un format simplifié prêt à l’emploi, nous fonçons inconsciemment vers la première des dictatures : celle de nos cerveaux.
C’est au bout de ce sombre couloir que se trouve la déception inévitable qui nous conduit, avec frénésie, à nouveau à la recherche, vite satisfaite, d’une réponse d’espoir qui nous donne l’impression de calmer notre souffrance.
De désillusions en désillusions, nous baissons les bras en ouvrant grande la porte qui nous conduit à rejoindre la horde de tous ceux qui vivent déjà, avec résilience, sous le dictat des despotes. Ils nous nourrissent alors de substrats nationalistes qui nous maintiennent dans cette dépendance.
très bien vu
blb
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