
Le constat
Le monde évolue vers moins de démocratie.
Une majorité s’installe vivant sous le coup d’un régime autoritaire.
Par son exposition mondiale, le conflit Ukrainien nous éclaire sur ces tendances.
Si peu de pays se déclarent officiellement pro-russes, il n’en reste pas moins que leur importance démographique pèse lourd, surtout si on l’ additionne à ceux qui, sans se positionner clairement, cautionnent, par leur discrétion, le bon droit de la Russie à soi-disant se défendre d’une agression imaginaire du monde occidental.
Certes, la détestation particulière à l’encontre des Etats-Unis, par le souvenir de leurs actions parfois impérialistes, et celle de l’Europe au titre d’ancienne puissance colonisatrice, troublent le jugement.
Certes aussi, cette suprématie dictatoriale est plus évidente si l’on considère la politique conduite par les dirigeants internationaux que par l’attitude de leur population qui, sous ce régime, ne peut pas s’exprimer librement.
Ces dernières observations nous interdisent donc d’affirmer la pérennité à moyen terme de cette tendance.
Il faudra attendre pour cela d’observer la capacité de ces régimes autoritaires à tenir leur population dans l’étau de la répression, car si le peuple est la force des démocraties, il est probable qu’il soit la faiblesse des dictatures.
Nouvelle donne
Jusqu’alors nous avions tendance à classer les pays comme appartenant au cercle des libéraux ou des répressifs, en faisant la distinction entre pays pauvres ou riches. Cela nous offrait le confort d’une répartition claire ou se dessinait des politiques évidentes.
Aujourd’hui, la diplomatie internationale nous montre une pagaille où chacun, tiraillé par ses propres intérêts, peut défendre la liberté dans un domaine et la répression dans un autre. Nos alliances ne sont que de circonstances.
On peut ainsi commercer avec son meilleur voisin et en faire son pire ennemi politique, s’allier avec une dictature pour la production et la combattre pour son idéologie.
Observez, à ce titre, la position de la Chine, de l’Inde, du Brésil… qui, dans un entre-deux permanent, oscillent entre des annonces et des attitudes parfaitement contradictoires.
Chacun s’observe, s’espionne, pour caler sa politique espérant passer entre les gouttes des conséquences pour profiter du soleil des avantages et du pouvoir.
Seuls quelques pays africains laissent libre court à leur naïveté naturelle, en exprimant un désir clair de passer d’une domination participative à une domination spoliatrice.
Cette nouvelle donne trouble le jeu en ajoutant de la confusion où tel ou tel différent, mis en évidence par un quelconque incident, peut déclencher un conflit imprévu.
L’aléatoire prend le pouvoir, la stabilité y perd son siège et les valeurs humaines se délitent dans le brouhaha des nations.
Sombre espoir
Dans ce concert cacophonique émerge cependant un motif majeur d’union à une cause commune : celle de la survie de l’humanité.
Le réchauffement climatique ne respecte aucune frontière, il affecte en définitive, les pauvres comme les riches et les libres comme les oppressés.
Nous serons donc confrontés au choix d’en faire une force d’union ou au contraire, dans une frénésie destructrice, une arme de d’extinction massive.
Pour l’instant, entre l’inefficacité des extrémistes écologistes et notre timidité, accompagnés par nos dirigeants qui naviguent de GIEC en GIEC, nous sommes quasiment assurés de tous nous retrouver dansant au paradis ou autour d’un feu de l’enfer. Ce qui est sûr, c’est que nous danserons ensemble.