Soldat, un métier sans avenir. ©

A constater la prolifération des conflits armés ce titre pourrait paraître incongru.

Et pourtant, force est de constater que les guerres ne se gagnent plus sur les champs de bataille et la puissance présumée de l’armée ne présume plus du gain final.

Le champ de bataille, qui autrefois était essentiel, puisqu’il s’agissait simplement de conquérir ou de défendre un territoire, ne devient plus, aujourd’hui qu’un lieu de production d’images atroces, réelles ou factices, utilisées par les belligérants, pour faire valoir leur bon droit, aux yeux du monde.

Pourquoi un petit pays, à l’échèle du monde, résiste-t-il à une puissance bien plus importante, tant en hommes, qu’en arsenal ?
L’exemple de la guerre entre l’Ukraine et la Russie explique l’internationalisation des conflits qui engagent des puissances indirectement impliquées. Il en découle un rééquilibrage permanent des forces, par l’apport de ses alliés qui fournissent les moyens de combler le déficit initial.

Cette internationalisation, que l’on retrouve également actuellement dans le conflit du Moyen Orient, passe par la modification qualitative et structurelle de l’information.

Dans ces conditions d’équilibrage des forces, les armées piétinent sur le terrain et le véritable combat se reporte sur l’information. La guerre armée se transforme en guerre de la communication.   

C’est bien sur les réseaux sociaux que se noue les alliances, que se fabrique les haines et que se signe les futurs traités.

Dès lors, le combat sur le terrain devient secondaire et la production d’images devient prioritaires, d’autant plus que celles-ci sont sélectionnées et transformées dans le but de créer l’émotion adaptée à la propagande.

Le scénario remplace le factuel à tel point que l’on peut facilement imaginer de les tirer d’un jeu vidéo sans besoin de les vivre dans un combat inutilement meurtrier. Au pire, on pourrait transformer les soldats en acteurs et les munir d’armes factices. Un bon metteur en scène capable de traduire la propagande en émotions éviterait bien des morts sur le terrain.

Les dirigeants les plus pervers l’ont bien compris. C’est pour cela qu’ils ont mis en place de véritables usines à trolls en engageant de nombreux hackeurs pour fabriquer et diffuser des informations adaptées à leur seul objectif d’influence, sans se soucier d’un quelconque rapport avec la réalité.

Même s’il est encore possible de trouver « la vérité », en recherchant une expertise approfondie, cela nécessite un effort surdimensionné qui ne concerne qu’une minorité inaudible.
L’essentiel se trouve sur les réseaux sociaux où la facilité d’accès emporte la conviction.

A quand, une vraie fausse guerre, où muni d’un casque de réalité virtuelle, nous pourrons choisir notre camp, en fonction de la capacité des belligérants à fabriquer de l’émotion.

Nos soldats seront alors au chômage.

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