
Les occidentaux européens, ainsi que le peuple américain, pensent en majorité qu’ils sont, politiquement, dans le camp du mieux, alors que les dictatures russe, iranienne, chinoise ou autres considèrent nos régimes politiques comme mauvais, faibles et décadents.
Les dictateurs prônent l’autorité, la force et la grandeur de la nation comme des valeurs primordiales alors que nos démocraties considèrent que la liberté, l’égalité, la participation sont celles à retenir.
Compte tenu de l’équilibre mondial, en termes de population, entre ces deux tendances, il convient de s’interroger sur les valeurs défendues dans chaque camp, pour valider son opinion.
Mais cette analyse passe par la définition d’objectifs communs en ce qui concerne le ou les buts recherchés. Il est cependant un objectif général que l’on peut raisonnablement retenir comme essentiel: celui d’une politique conduite dans la recherche du bonheur du peuple.
Le bonheur est affaire de ressenti, aussi faut-il examiner l’impact des effets de chacune des politiques conduites, sous cet aspect-là. Lequel d’un régime autoritaire ou d’un régime libéral apporte-t-il plus de chance d’obtention d’un ressenti favorable du bonheur ?
A sonder ce questionnement, l’expression populaire peut réserver certaines surprises violant la logique élémentaire. En effet, cette appréciation personnelle du sentiment de bonheur est influencé par la nécessaire comparaison aux autres, et donc par la connaissance du monde contemporain, qui n’est certainement pas égale pour toutes les sociétés.
Ainsi, peut-on se sentir heureux de vivre dans un monde contraignant sans savoir, ou imaginer, qu’il existe des modes de vies plus faciles, comme se sentir malheureux en ignorant qu’il en existe de bien plus difficiles.
Pour vivre heureux, il suffit de savoir ce que l’on sait et ignorer ce que l’on ne sait pas.
C’est peut-être pour cela que, contrairement à la liberté offerte en démocraties, les dirigeants autoritaires restreignent l’accès à la connaissance, évitant ainsi des comparaisons désavantageuses à la tranquillité de leur pouvoir. Ils améliorent ainsi, la résilience de leurs populations.
Il est un autre critère qui restreint le bonheur dans les régimes autoritaires. Il s’agit de l’emploi de la force comme moyen ordinaire à rassurer par l’expression de sa puissance protectrice. Mais, l’emploi de la force conduit naturellement au conflit, car il s’agit de vaincre plutôt que de convaincre, et cela détériore la qualité de vie.
Il apparait donc plus facile, en régime libéral, de ressentir le bonheur comme un état de satisfaction des aspirations et des désirs, sous la condition de pouvoir mesurer et comparer cet état, avec les pays qui vivent sous un régime autoritaire.
C’est aussi pour cela que les régimes libéraux n’ont aucune raison de restreindre l’accès à la connaissance et à la liberté d’information, bien au contraire.
On constate cependant que, parmi ceux qui vivent en liberté démocratique, une part de la population, qui n’a pas la curiosité d’observer objectivement ailleurs, peut vivre au « paradis » en se croyant en « enfer ».
On peut vivre heureux sous dictature en ignorant la vie ailleurs, alors qu’en démocratie il convient de la connaitre.