Pour rien au monde Marcel ne louperait le rendez-vous, fixé à 16 heures, Porte de Versailles pour soutenir la manifestation paysanne prévue, ce 23 février.
Comme il lui faut terminer, avec ses amis, en début d’après-midi, la grande banderole « Pas de Pays, sans Paysan ! », il ne lui reste plus que la matinée pour faire ses courses de la semaine.
Pas de grass’mat ce matin, il faut s’armer de courage pour accéder au parking Lidl à l’ouverture.
C’est la condition pour bénéficier des meilleures promos, trop courues en cette période d’inflation.
On se bouscule déjà à l’entrée et Marcel se félicite d’avoir préparé ses courses en validant ses coupons de réduction, sur l’application « Lildl plus » de son Iphone, ainsi il va accéder directement aux bons produits.
La mandarine à 2,25 € le Kg, ramené à 1,85 € grâce au coupon, l’épaule d’agneau à rôtir à 11 € ……… remplissent rapidement le caddie.
11 heures, mission accomplie et sans ce robot mixeur, broyeur, cuiseur au prix incroyable de 27,90 ainsi que cette couette pure laine et plumes d’oies à seulement 37 €, le budget prévu aurait été respecté.
C’est en rangeant ses achats que Marcel prend le temps d’observer plus attentivement l’étiquetage. Surprise, la majorité des produits achetés proviennent d’Espagne, d’Italie, de Nouvelle Zélande,… bref de l’étranger.
En fait, il s’en doutait un peu pour avoir déjà compris que les acheteurs de tous ces grands distributeurs préféraient la marge bénéficiaire, pour leurs actionnaires, à tout autre chose et que Macron et ses sbires n’en avaient que faire.
S’il avait acheté, ce matin, des produits en provenance de l’étranger, c’est bien parce qu’il ne pouvait faire autrement. Sauf, à ne plus se nourrir, comment voulez-vous faire avec deux smig à la maison ? Même avec les dividendes de ses actions Leclerc, achetées l’an dernier, une fois payé le loyer, le crédit de la Megan et les charges courantes, comment faire mieux ?
Heureusement, il pourra exprimer sa rage dans quelques heures contre la mascarade de ce gouvernement d’incompétents associés aux complices voyous de Bruxelles.
Peut-être passera-t-il à la télé, perché sur le flanc d’un tracteur ou devant l‘immense barbecue paysan, en se régalant d’une saucisse merguez.
Décidément une bonne journée: complice inconscient d’une forfaiture le matin pour finir, en soirée, solidaire de ceux qui la subissent.
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