
La résistance des dictatures à s’opposer à la volonté des peuples pour plus de liberté est supérieure à celle des démocraties pour conserver leur gouvernance libérale.
C’est ainsi, que si la fin du 20ème siècle, a permis à certains pays l’obtention d’une gouvernance plus libérale, la plupart de ces changements se sont opérés dans le combat et la violence.
Depuis le début du 21ème siècle, on observe que nombre de grands pays dérivent vers des régimes de plus en plus autoritaires, sans que ces mutations entraînent une opposition forte de leurs populations.
Ce phénomène de radicalisation est à l’opposé du bien commun à accéder à plus de liberté et d’égalité.
Il s’explique par le fait qu’il est plus facile, de nos jours, de canaliser les revendications de liberté par la répression que de promouvoir des valeurs d’humanité.
Bizarrement, la répression augmente la résilience des peuples alors que la liberté en masque les privilèges.
Il arrive certes, que nous soyons tous amenés à faire des choix qui ne sont pas tenus pour être les meilleurs, simplement parce qu’ils sont les plus faciles à faire. Cette attitude n’est compréhensible que si cette facilité de pensée et d’action n’engage pas de conséquences significatives sur notre confort de vie.
Mais là, il ne s’agit pas de choisir si la jupe rouge convient mieux que le pantalon bleu pour la fête du soir.
C’est tout bonnement la qualité de notre vie quotidienne qui est en jeu. Notre liberté d’action, de déplacement, notre droit d’exprimer nos pensées. En fait notre droit à exister individuellement.
Sauf à considérer que l’humain n’est qu’un animal comme les autres, il faut avoir, soit une naïveté à toute épreuve, soit une confiance inconsidérée en son instinct, pour confier l’initiative de nos pensées à quiconque.
Cette sous-traitance de pensée, sans devis préalable et sans précautions particulières, conduit nos émotions à prendre le pas sur notre raisonnement. Le slogan remplace avantageusement l’argument, l’invective supplante le débat.
Seuls quelques dealers assoiffés de pouvoir tirent profit de cette rigidité décérébrée, au détriment de l’avenir du plus grand nombre.
La recherche de la vérité devient une fantaisie que seuls, quelques ennuyeux inaudibles recherchent.
L’euphorie instantanée du collectif valide l’action participative et la contradiction justifie la violence.
L’avenir de l’Intelligence Artificielle peut compter, non pas seulement sur sa suprématie technique, mais sur l’affaissement de sa concurrente humaine.
Et tant pis, si l’obscurantisme installe insidieusement un mur infranchissable vers l’accès au bonheur.
Le pire est observé dans nos universités occidentales, sans savoir si c’est le niveau des connaissances qui se dégrade ou bien le logiciel même du raisonnement qui s’enraye. Peut-être un peu les deux, en formant ensemble un cocktail détonant de bêtise et d’agressivité. Les parents et la société de cette jeunesse pensante qui investissent dans les études de nos futures élites nous garantissent le pire des rendements.
Il faudra bientôt se vanter de ne pas avoir fait d’études supérieures pour être considérés comme digne d’occuper le pouvoir.
Comment notre génération qui a tant sacrifié à promouvoir la connaissance et l’intelligence de sa progéniture, comme une valeur sûre de la réussite, peut-elle supporter de voir certains de ses enfants pourrir la démocratie, pour laquelle ils ont sué sang et eau ?