Quand tourne le vent on accuse les girouettes. ©   

Comment autant de français peuvent-ils être fâchés que leurs politiques tourbillonnent dans tous les sens comme une girouette par tempête, alors que les électeurs soufflent des vents contraires et désordonnés ?

D’un vent d’ouest, tous à droite, nous sommes passés, en quelques jours, à plein est, tout sauf la droite, puis aussitôt après, tout sauf la gauche. L’axe central regarde d’un côté, puis de l’autre, sans savoir comment trouver la bonne direction pour stabiliser la cacophonie de ces inconstances.

Le président, tant qu’à lui, semble attendre d’observer qu’une majorité absolue se forme, pour désigner un gouvernement, sans pouvoir nommer premier ministre, celle présentée par un parti qui se prétend majoritaire aux yeux du peuple, sans l’être, loin s’en faut.

Tous rêvent de prendre le pouvoir en sachant que le pouvoir détruira leur rêve.
Ils craignent aussi que, face à l’écran où se jouera le film qui ne correspond pas à l’affiche, les spectateurs leurs demandent le remboursement de la séance.

Comme au restaurant où la carte de l’invité n’affiche pas le prix des plats, le peuple commande le meilleur de l’étalage spectaculaire proposé, sans savoir que l’addition lui sera cependant présentée, avant même la fin du repas.

C’est quand on fait de la politique que l’on s’aperçoit que la prévision météo est une science précise,
car, c’est la pression atmosphérique qui influence le vent, alors que c’est l’humeur qui change l’opinion. L’humeur, cette disposition affective passagère liée aux circonstances, a la fragilité de ses variations et le défaut de son individualité. Elle masque la raison et ne sert pas le bien commun.

Pour ne rien arranger, la mécanique même de la constitution, mis à rude épreuve, met en évidence ses imperfections.
Force est de constater qu’avec près de 11 millions d’électeurs, le RN est relégué au second plan, en laissant la place de la plus forte majorité de l’assemblée au NFP, qui n’en pèse que 7 millions ! Un peu comme l’artiste en avant- première qui volerait la vedette au chanteur pour lequel le spectateur a pourtant acheté son billet.

En politique, le faire savoir rend le savoir-faire difficile.
Comme le DRH face à la difficulté de refuser une augmentation de salaire à une personne lorsque son petit salaire dépend précisément du fait qu’il ne le comprenne pas, le populiste nous sert des illusions qui enchantent notre présent autant quelles obèrent notre avenir.

De son côté, le chef d’orchestre qui a cassé sa baguette, s‘agite en constatant qu’il a aussi perdu sa partition.

Ce spectacle à l’avantage de nous démontrer que nous partons de bien bas. Il devrait nous offrir la chance de monter quelque peu, mais la médiocrité des acteurs nous tirent vers le bas.

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