
Seulement 56 000 Groenlandais sur plus de deux millions de mètres carrés, soit la plus faible concentration humaine au monde, sauf que les trois quarts de ce pays sont actuellement recouverts par une calotte glacière qui, pour l’instant, rend le sol incultivable et son riche sous-sol difficilement exploitable.
Alors qu’une partie du monde va devenir inhabitable, la fonte de la calotte glacière va, non seulement, ouvrir la possibilité de cultiver son sol, mais aussi d’exploiter son riche sous-sol qui contiendrait quelques 17 % des ressources non explorées. La fonte glacière met à jour des ambitions jusqu’alors enfouies, et peut-être quelques surprises avec.
Voilà pourquoi cette région attire aujourd’hui l’attention des grands prédateurs de ce monde.
Il y a ceux que leur enfance conduit à exiger le dernier jouet exposé qui sera aussi vite cassé que déballé, ceux qui voit l’occasion d’être admiré par leur capacité d’additionner les mètres carrés sous leur autorité et enfin ceux, plus discrets, qui ne visent que la médaille d’or car ils ne savent pas se contenter de la deuxième place.
Ils ont chacun leur méthode avec en commun l’avantage de ne pas s’encombrer des valeurs ou des conventions reconnues et respectées des autres.
La maîtrise d’une future route maritime qui s’ouvre, la récupération d’une force de nuisance d’un permafrost certainement capable de libérer des nuisances inconnues, la position géostratégique de ce pays au croisement de blocs politiques en compétition mondiale font que la mariée, jusqu’alors délaissée, devient trop belle et attire l’attention des grands opportunistes.
Non seulement l’intérêt devient fort, mais les écueils à surmonter pour s’en emparer sont faibles.
Une population très peu nombreuse animée d’une soif d’indépendance mais sans moyen de résistance, et qui peut donc facilement céder au mirage de l’amélioration de son faible niveau de vie, et une Europe affaiblie par l’obligation de se concentrer sur ses problèmes de survie à court terme, ne feront pas obstacle à l’ambition des États-Unis, de la Russie ou de la Chine et certainement des trois.
Trump, qui a développé son héritage familial initial par un culot d’opportunité en faisant fi des règles de justice ou d’honnêteté, est particulièrement adapté à violer la souveraineté du Groenland pour en faire un État inféodé. Pour l’instant, dans un état de grâce électoral, il a pour lui la proximité, la force et les moyens.
La seule difficulté résiduelle consiste en la qualité du deal nécessaire à passer surtout avec la Chine, adversaire patient, discret et sournois, mais certainement aussi très motivé qui pourrait validait son accord par un échange de « bon procédé », du genre Groenland contre Taiwan.
Pour l’instant les Groenlandais ne montrent pas d’appétence pour le passeport américain, mais attendons leur réponse quand on les interrogera sur l’attrait du dollar.
En cas d’invasion américaine on pourrait se trouver face à une situation rocambolesque ou les Etats- Unis seraient amenés à se combattrent eux-mêmes, par l’application de l’article 5 de l’OTAN, qui les engagent à défendre un pays attaqué de la coalition.