La foi et la raison

Il est commun de dire que la foi est plus forte que la raison car elle n’a pas besoin de raison pour exister.

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».

La croyance ne sera jamais réductible à la raison, ni la croyance rationalisable, parce que la croyance dépasse la raison. On ne peut pas faire de la croyance quelque chose de rationnel, on ne peut pas non plus la transformer en certitude, parce qu’elle ne parviendra jamais à apporter les preuves de ce qu’elle avance, pas plus d’ailleurs que l’athéisme, qui ne peut prouver le contraire.

Le danger alors, ce n’est pas que la croyance dépasse la raison : le danger, c’est qu’elle oublie ce dépassement, et qu’elle se prenne pour un savoir, car la croyance a l’orgueil de sa certitude.

Dérivé du latin credo (« je crois ») et du vieux-français créance, la croyance désigne le fait ou l’action de croire, c’est-à-dire d’attacher une valeur de vérité à un fait ou un énoncé. C’est un état mental qui  découle de la simple opinion.

La croyance semble s’opposer radicalement à la raison, entendue comme faculté de calculer, de raisonner, c’est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences et, pour finir, de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.

Dans sa dimension intime, la croyance n’a pas besoin de preuves rationnelles propres à témoigner de l’authenticité de son objet.

C’est ainsi que les croyances peuvent dicter nos pires actions, comme nos meilleures car elles ne sont pas construites et contraintes par notre raisonnement. Elles sont souvent influencées par des (dealers) leaders populistes qui trouvent là un moyen efficace de développer leur influence en jouant sur nos émotions ou nos faiblesses.

Une fois installées les croyances ne sont pas modifiables ou adaptables à l’évolution de notre environnement.

Cela confère à la croyance, un archaïsme qui peut s’avérer dangereux.
L’histoire est remplie d’exemples, de conflits, de guerres, de génocides, dont l’origine se trouve dans l’opposition d’idéologies dans la croyance religieuse, malmenées par l’église qui la représente.  

Un avis sur « La foi et la raison »

  1. Ah ! Qu’il serait doux et reposant intellectuellement d’avoir vissé en soi la « foi du charbonnier », cette conviction inébranlable et naïve qui trace une route toute faite au croyant démuni.
    Cela dit, concernant les charbonniers en question – métier éreintant qui consistait à livrer le combustible à domicile, et à dos d’hommes – ils étaient connus pour carburer au 12 degrés des coteaux de Bercy… l’état de leur foie n’était pas si cirrhose !

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