
Compte tenu de mon état de santé dégradé, il me semble utile de prendre un RDV avec ma mort afin de m’y préparer au mieux. En suit ce dialogue imparfait.
- Bonjour, pourrais-je parler à ma mort ?
- Bonjour JP. Nos bureaux sont actuellement fermés, mais je suis votre chatbot. Quelle est votre question ?
- Je souhaiterais un RDV pour mieux me préparer à notre prochaine rencontre. Quelle est votre première date disponible ?
- Pourquoi me demander un RDV que vous ne respecterez pas ?
- J’ai pourtant bien l’intention de m’y rendre.
- Oui, mais pour me rencontrer, il faut que vous soyez mort, et alors ça sera trop tard.
- Que ce soit tard, cela ne me dérange pas, même je préfère plus tard que plus tôt, parce plus tard, c’est déjà trop tôt.
- Bon, en général nous ne donnons que des RDV de dernière minute, mais comme vous insistez, je vous fixe RDV le premier jour de votre mort.
- C’est quand, ça ?
- Le dernier jour de votre vie.
- Vous n’avez que ça de disponible ?
- Oui, sauf un désistement de dernière minute, mais c’est peu probable, car nous ne donnons que des rendez-vous fixes, qui ne sont jamais fixés à l’avance, et toujours respectés.
- Ça c’est bien une réponse tordue, digne d’un chatbot.
- Ho, soyez poli, sinon vous n’obtiendrez jamais votre RDV.
- D’accord, perdu pour perdu, j’annule tout, je ne veux plus vous rencontrer.
Au revoir JP, et je vous remercie de bien vouloir donner la meilleure note au questionnaire de satisfaction que vous allez recevoir.
A la lecture de ce texte, me sont revenus en mémoire ces jolis vers de Brassens :
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