
Par Alain
Je ne sais pas vous, mais moi j’admire la puissance de travail et l’opiniâtreté de nos hommes politiques. S’occuper à plein temps de notre bien-être n’est pas une sinécure. Ils sont présents sur tous les fronts, se battent âprement pour assurer notre sécurité, défendre notre pouvoir d’achat, et surtout pourvoir à notre bonheur. Malgré des agendas surchargés, nombre d’entre eux trouvent encore le temps de pondre des livres, politiques souvent, dont le thème central se résume à Parlez-moi d’moi, y’a qu’ça qui m’intéresse. Ces accouchements font le bonheur des éditeurs qui annoncent des tirages phénoménaux… se traduisant souvent par des flops retentissants…
Ces stakhanovistes du boulot sont présents dans toutes les strates du pouvoir, à commencer par le plus prestigieux d’entre eux : notre bien-aimé prince-président. Ce dernier, loin de succomber à l’écrasante charge qui pèse déjà sur ses épaules, se démène également pour fourguer nos produits à l’étranger. C’était le cas dernièrement lors d’une visite officielle à nos amis marocains où il a été accueilli avec moult honneur : balade dans une limousine décapotable devant une foule en liesse l’acclamant à tout rompre, séjour en pension complète dans un palais convenable où même les boissons n’étaient pas en supplément, et, tenez-vous bien, le tout aux frais du client. C’est très fort ! Il nous donne par là même une grande leçon d’habilité commerciale que l’on devrait enseigner dans nos prestigieuses écoles de commerce. Mais sa force de vente ne s’arrête pas là puisque, avant de repartir, il a négligemment signé maints contrats assurant une bienfaisante pluie de milliards sur notre industrie.
En fait nous n’avons eu en charge que le coût du déplacement, et pour mieux rentabiliser l’opération, notre patron avait demandé à près de cent trente personnes de l’accompagner. Certes, ce voyage a mobilisé deux Airbus et un Falcon, mais ne soyons pas mesquins, le prestige de la France était en jeu. Ainsi donc, la Cour des comptes qui s’inquiétait des dérives dans la gestion des finances de l’Elysée – suggérant une réduction de la taille des délégations officielles – est désormais rassurée. D’autant que la présence de grands patrons est un gage de sérieux dans ce genre de démarche commerciale.
J’en étais là dans mes réflexions quand l’intrusion de ma chère tante Apolline m’a suggéré un éclairage différent : « Mon pauvre petit, redescends sur terre ! En fait ton président s’emmerde désormais tout seul dans son taudis élyséen ; il n’a plus la main sur les manettes et ne songe qu’à une chose, sortir de cette pétaudière par le haut en allant s’arsouiller dans des pays exotiques ! Et puis d’abord, tu as vu la liste des invités ? Que je sache, Bernard-Henry Levy et Arielle Dombasle n’ont pas grand-chose à voir avec des capitaines d’industrie. Mais le pompon, c’est la présence de trois condamnés par la justice française. L’un, célèbre photographe, puni de quatre ans de prison – avec sursis – pour avoir pompé méticuleusement pendant des années la petite cassette de mamy Bettencourt. Un autre, ancien député, inculpé pour violence avec arme, et enfin un humoriste-influenceur, soupçonné d’avoir des liens avec les Frères musulmans et jugé pour menaces de mort. Tout cela fait désordre et ne sent que le fait du prince! ».
Vu sous cet angle – et bien que légèrement réducteur – je ne peux donner tort à cette chère âme, d’autant que le triste spectacle politique qui nous est offert actuellement par le Parlement laisse quelque excuse à l’éloignement volontaire de notre grand patron. Après des semaines de batailles parlementaires où, grâce à des alliances baroques, des centaines d’amendements ont été adoptés, le projet de budget présenté par le gouvernement a finalement été rejeté. C’est le règne du grand foutoir où des représentants de la République – soi-disant adultes et responsables – se livrent à un jeu imbécile consistant à voter tout et n’importe quoi. Notons au hasard : trente milliards d’impôts supplémentaires, un crédit d’impôt sur les croquettes pour chiens et chats, une baisse de taxe uniquement sur les fabricants de chips françaises… ou la suppression de la contribution de la France à l’Europe. C’est consternant !
« En politique, il faut toujours suivre le droit chemin. On est sûr de n’y rencontrer personne* »
*Otto Von Bismarck
Bien d’accord avec Alain !.. je me permets d’ajouter à la réflexion de l’aristocrate prussien Bismark sur les politiques, celle du cinéaste new yorkais Woody Allen :
“Malheureusement, nos politiciens sont soit incompétents, soit corrompus. Quelquefois les deux en même temps, le même jour.”!
On est mal « barrés »!…
Bill
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