De l’usine à gaz

Par Alain.

Je ne sais pas vous, mais moi cette histoire de réforme des retraites commence sérieusement à me fatiguer. Qui à ce jour est capable d’en discerner les contours ? D’avancées en reculs, de surcotes en décotes, cette usine à gaz finira – comme les autres – par être vidée de sa substance et l’inaction conduira finalement à des mesures brutales.

Début des années quatre-vingt, Michel Rocard s’inquiétait déjà de la pérennité de notre système à répartition. Le gouvernement d’alors – dont la compétence en matière économique n’est  plus à démontrer – n’entendait pas laisser gâcher la fête par ce trublion. Il fut donc décidé de frapper fort en instituant un départ à soixante ans agrémenté en prime de trente-cinq heures de travail hebdomadaire… avec le résultat que l’on connaît.

Dix ans plus tard, le même Michel Rocard, dans son « Livre blanc sur les retraites » précisait : « Ne rien faire aujourd’hui conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture des solidarités essentielles. » Et il ajoutait que « ceux qui, pour des gains politiques à courte vue, croiraient flatter l’opinion en niant le problème, programmeraient sûrement une guerre des générations ».

Depuis, chaque gouvernement se refile la patate chaude en adoptant des mesurettes qui ne font que repousser l’échéance. Le Père la Victoire résumait ainsi la chose « En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables ».

Vous m’objecterez – et vous aurez raison – que nos gouvernants ne sont pas les seuls responsables de cette débâcle :

  • Chaque Français s’arc-boute sur son propre système tout en prônant  l’égalité de traitement.
  • Les syndicats, qui voient là l’occasion de se refaire une santé, multiplient les envolées lyriques et les contre-vérités à coup de sondages fumants.
  • L’Assemblée nationale  donne le pitoyable spectacle d’un foutoir sans nom, où les coups de gueule, invectives et propositions les plus irréalistes sont jetés en pâture permettant ainsi de faire le buzz sur les réseaux sociaux. La palme revient d’ailleurs à un député – peut-on encore parler de représentant du peuple ? – qui propose d’offrir une visite du palais Bourbon à l’équipe de lycéens/étudiants qui enverra la meilleure photo du blocage de son établissement… A quand une semaine gratuite à Disneyland pour l’honnête travailleur qui justifiera de la plus longue période de grève ?
  • Quant à nos sénateurs farouches défenseurs de la réforme – dont beaucoup entameront bientôt le cycle des octogénaires – ils se gardent bien d’évoquer leur propre situation consistant à engranger une belle pension après un seul mandat de six ans.

Heureusement, tout n’est pas perdu ; certains hommes portent haut le flambeau du courage et de la détermination face à un peuple vautré dans sa paresse. C’est le cas notamment de l’inénarrable Jack Lang, mittérandôlatre  transit –  celui-là même qui prône la mixité sociale dans l’habitat depuis son somptueux appartement place des Vosges – et qui, à 83 printemps, brigue un quatrième mandat à la présidence de l’Institut du Monde arabe où il pantoufle depuis dix ans, cumulant ainsi un honnête traitement  tout en percevant les différentes retraites obtenues  après tant d’années passées sous les ors de la République. Seulement voilà, en embuscade, un gamin de 76 ans veut lui ravir sa place. Quelle indécence !

Finalement tout est résumé dans ce titre d’article d’un grand hebdomadaire : « Réforme des retraites : imbécillité partout, réflexion nulle part ».

Un avis sur « De l’usine à gaz »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :